Sortie club de l’Ascension 2006

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Regard de Sylviane, accompagnatrice
 

 

« Ascenseur pour le Puy Mary » 

 Mercredi 24 mai. 8 heures. Je demande à Léon « finalement, on va où ? »La météo confirme beau au sud. Alors, c’est parti pour le sud …du  Massif Central avec lieu de ralliement à Vic-sur-Cère. Nous y retrouvons Katell, Jacques et la puce Romane, Pierre, Anne et Luc, le nez en l’air vers le déco du Bruget au dessus du camping (1080 m). Il est quand même 20 h mais si…ils vont le faire ! Hop, tous en navette express, mise en place rapido et les voilà en l’air. Joli vol à la nuit tombée avec atterrissage quasiment à la frontale. Les navettes récupèrent ces garnements hilares, heureux de commencer le décompte de leurs vols quotidiens. D’autant plus hilares que la voile de Jacques décore le pan d’une maisonnette au bord du terrain !

 Jeudi 25 mai .Au réveil, l’amiral et Marcelle sont là, Pierre-Marie, Pascale, Gérard Lucas et Gilles aussi. La météo annonce beau mais le plafond reste bas. Le chef d’escadrille hume le vent, jette un coup d’oeil sur la carte et banco, un p’tit déco à Aurillac fera l’affaire. La montée à pied à travers les près permet de saluer les superbes vaches salers et de faire la rencontre émouvante d’un chevreuil et de ses 2 tout petits, tapis dans l’herbe haute, à peine nés de la veille. Ils pratiquent instinctivement l’art de camouflage car même Ouest, le chien jaune ne les a pas reniflés.

Les voiles s’étalent et attendent la bonne bouffée. L’attente est longue par rapport à la durée du vol…Sous le chrono impartial d’Anne, c’est Léon qui remporte le trophée avec un vol de 2’57. Les autres records varient entre 2’63 et 3’04 ! Seul, le chef d’escadrille a tenu 5 bonnes minutes. Chapeau bas !

Pierre Doyen rejoint la troupe pour un pique-nique agrémenté d’un autre concours, celui du lancer de noyaux de cerises, gagné encore par Léon.

Le ciel ne laissant que peu d’ouverture, c’est en convoi que le repérage d’autres sites de déco s’amorce en suivant la route des crêtes avec essai de reconnaissance des puys dont les sommets restent étêtés par les nuages. C’est à Mandailles que  l’envie de fromage nous assaille. Mais pas question de rentrer dans la première boutique venue, il faut renifler la bonne cave fermière authentique, sans publicité affichée. Ce sera la meilleure ! Léon fait son enquête auprès d’un autochtone et nous voilà débarqués à 6 voitures, genre attaque de la Banque de France, dans la courette d’une ferme. A l’inquisition menée tambour battant, le jeune fermier nous fait pénétrer dans sa toute petite cave où attendent 2 grosses tomes d’entre deux et quelques parts de Cantal vieux, genre fromage pour tapettes à souris. Les commandes sont passées, y compris celles pour le « vieux », au goût fort pour les vrais hommes. Le fermier est content, son jour férié de l’Ascension lui a bien rapporté même si on lui a retiré le vieux cantal de la bouche !

Tout ça c’est bien joli, mais où sont donc les 2 vols quotidiens syndiqués ?

 De retour à Vic, l’orientation N/NO est bonne pour le Bruget. Go, go, go, ils ont tous décollé ! Mais le temps pour les accompagnatrices de rejoindre les voitures (100 m environ) ils sont déjà tous en bas. Est-ce la proximité du Plomb du Cantal qui a fait jouer l’attraction terrestre ? Quelques angoisses pour certains qui se voyaient  déjà vachés à la verticale du déco.  Le plouf number one de l’année et dégueulantes du siècle !

Lors du dîner dans la salle commune du camping, nous rejoint un nouveau venu au Club, Christophe, qui sera précieux pour le repérage des sites, connaissant déjà la région.

Vendredi 26 mai. Le plafond est toujours aussi bas. La perspective d’avaler les thermiques reste encore dans le domaine du rêve. La matinée sera routière et seules les voitures traverseront les barbules ! Elles nous mènent vers un nouveau déco en dessous du col

Du Lioran superbe site où les senteurs fortes de la gentiane et de touffes de pensées naines ravissent nos naseaux grands ouverts. Mais nous ne pourrons qu’admirer le point de vue, le vent étant trop de travers, à ce qu’il parait.

Le pique -nique au bord d’un ruisseau verra l’échappée en solitaire d’un précieux filtre à café que l’amiral, agressé dans sa tâche ménagère par un jeu d’eau coquin, laissera partir au fil de l’eau. Il ne fut jamais retrouvé malgré un déploiement rapide de moyens de recherche !

L’après-midi nous mène entre Murat et Dienne, sur une sorte de pente école, pour quelques jeux aériens qui feront prendre l’air aux voiles qui se languissent dans les coffres. Ce site sera baptisé « le Pyla vert » car l’exercice consiste à relier une pente à une autre en évitant la glisse au ras du sol. Las, ce n’est pas du sable qui sera embarqué dans les caissons mais de la bonne bouse de salers qui imprègnera les sellettes ! Le grand jeu consiste à relier un site à l’autre, distant de quelques kilomètres, sans se faire piéger dans le désert des tartares !

La journée se terminera au Rocher de Laqueuille à 1250 m en N/NE, où 2 équipes décolleront à quelques dizaines de mètres l’une de l’autre avec une orientation différente. Ce fut un vol agréable avec un très beau piqué de concert vers L’atterro de Dienne.

 Samedi 26 mai. La météo annonce toujours grand beau. Et cette fois les yeux brillent car c’est vrai ! Vite quelques courses pour un barbecue-bivouac prévu pour le soir, vite direction le Puy Mary, lieu sanctifié du parapente et il faut bien le reconnaître, but premier de notre venue dans le Cantal.

Depuis la vallée de la Jordane, nous rejoignons le col, d’où s’ouvre à notre regard un paysage de toute beauté, verdoyant, large, à vouloir s’inscrire à un stage d’éleveur de salers !

Tous s’éparpillent, je fais pareil et entreprends l’ascension du Puy avec Ouest, Pierre- Marie et Pascale. Aux 2/3 de la montée, je suis rappelée à l’ordre car ça vole…mais en face, au Claux ! La plupart du groupe fonce déjà, les yeux rivés sur les voiles qui les narguent au loin.                   .J’avais oublié l’espace de 20’ que c’était une sortie de parapentistes !

 Arrivés au Claux, nous nous entassons dans 3 voitures pour rejoindre le déco car l’approche se fait par un chemin forestier en très mauvais état. Gérard L a la gentillesse d’accepter le gros chien jaune et sera vigilant à ne pas confondre sa truffe avec le levier de vitesse.Le site de Chabraire est à 1540 m et le vent orienté O/NO soutenu ne rend pas la tâche facile. Tous décollent, à des rythmes différents et l’atterrissage se fait parfois hors balise en labourant un peu le sol (l’Amiral entreprend de nous expliquer  qu’il avait ses raisons !?).

Mais le plus beau, c’est maintenant !

Remontée à Chabraire à pied (300 m de denivellé), une voiture seulement pour les voiles. Et là, un vol de près de 2 heures, oui messieurs dames, qui en soaring au-dessus de la crête, qui plus loin. L’Amiral, c’est sa journée, ira plus loin, un peu trop loin…pour rallier le terrain de récup !

Contemplative je suis, ce qui me permet d’assister en direct au lâcher dans les sapins d’un jeune parapentiste allemand. Finalement, juste retour des choses par  rapport au parachutiste américain suspendu au clocher de Sainte-Mère-l’Eglise en Normandie. Le jeune homme s’en sort bien avec juste 2 accrocs dans sa voile.

Mais ce n’est pas fini ! A 19 heures, retour au Puy Mary. Comme dit la pub « je l’aurai un jour, je l’aurai !

A 200 m avant le col, nos scarabées volants entreprennent la montée jusqu’aux plaques enneigées en dessous du sommet. Gérard soulage Pierre de sa voile et fait penser à Casimir. Bravo, super Gérard, la montée avec une voile dans le dos n’était pas facile, alors avec une seconde sur le ventre ! Le chef d’escadrille part en fusible. Après quelques allers-retours poussifs le long de la roche, magique, ça monte et ça monte bien !

Les décollages s’enchaînent, un peu scabreux parfois mais ça y est, l’ascenseur fonctionne et je les imagine les rois du monde, dominant ces pics volcaniques et ces vallées verdoyantes, dans  un crépuscule bleuté et mauve. Ils en profitent jusqu’au bout, et leurs visages rayonnants à l’atterro nous font oublier que pour le bivouac, c’est râpé ! Il est 21 heures.

Retour en voiture-balai derrière Katell et Jacques à cours de carburant et qui assureront une nouvelle manière d’économie d’énergie : descendre du Puy Mary jusqu’à Vic quasiment en roue libre !

 Dimanche 28 mai ; Histoire de faire sécher les voiles trempées de la veille, retour au Pyla vert où les conditions de vent s’avèrent capricieuses voire malsaines. 3 petits vols de puce et dernier pique-nique avant la remontée sur Nantes.

 

Ce week-end fut extrêmement sympathique et varié. L’ambiance était au top, la nature magnifique, les vols de plus en plus excitants pour finir en apothéose, et les kilomètres avalés en valaient vraiment la peine !

                                                                                      

 

    
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  • Dernière révision : 12 juin 2006